Bell Oensingen s’engage pour la formation des réfugiés

Depuis le mois d’août, pour la première fois, deux réfugiés suivent une année de préapprentissage sur le site de Bell à Oensingen. Bell permet ainsi à ces deux jeunes hommes d’Erythrée et d’Afghanistan de prendre un bon départ dans la vie professionnelle en Suisse tout en veillant à assurer la relève dans des domaines professionnels qui attirent de moins en moins de jeunes.

Johannes Meister, responsable RH de Bell Food Group, a rapidement compris que Bell devait en faire partie lorsqu’il a pris connaissance du projet pilote prévu pour la préparation à la formation professionnelle des réfugiés du canton de Soleure. En effet, pour lui, il était d’une part important de s’engager en faveur de personnes qui avaient dû fuir la guerre et les destructions. Et d’autre part, la migration offre à Bell une chance de trouver de la relève pour des métiers comme celui de boucher pour lesquels les candidatures sont en fort recul. Johannes Meister a donc lui-même pris les premiers contacts avec les autorités et établi le lien avec l’usine de production d’Oensingen.

Là, Sybille Walpert, responsable RH du lieu, a pris le relais et préparé l’engagement en collaboration avec les services concernés. Après quelques téléphones et rencontres, le candidat idéal pour le « préapprentissage d’intégration » d’assistant en boucherie et charcuterie a été trouvé en la personne d’Abdulsalam Moha-med d’Erythrée. Cette offre de formation professionnelle duale d’une année s’adresse aux réfugiés reconnus et aux personnes admises à titre provisoire âgées de 18 à 35 ans.

Abdulsalam Mohamed, 26 ans, est en Suisse depuis août 2014. Chez Bell, il apprécie la bonne collaboration avec ses collègues, comme ici avec son formateur Marco Burkhardt. Son grand objectif est de réussir son apprentissage de boucher puis de trouver un travail fixe.

Sur sa propre initiative, Aziz Ullah Eqbali a ensuite posé sa candidature pour une semaine de stage découverte du métier de logisticien. « Au départ, nous ne savions pas qu’il souhaitait également participer au programme de préapprentissage d’intégration et n’avions pas prévu d’engagement en tant que tel », explique Daniel Winter, formateur logisticien à Oensingen. « Mais comme ses qualités nous ont convaincus dès le premier jour, nous avons décidé de l’accueillir également. »

Aziz Ullah Eqbali, 21 ans, est arrivé en Suisse à la fin 2015. Tout ce qui a trait à la logistique lui plaît. Pour l’avenir, il espère réussir dans sa profession afin de pouvoir faire sa vie dans sa nouvelle patrie. Pour y parvenir, il peut compter sur son formateur Daniel Winter.

Il s’est toutefois avéré que la procédure d’asile du jeune Afghan n’était pas terminée et qu’il ne pouvait donc pas prétendre à accéder au préapprentissage d’intégration. « Lorsqu’il l’a appris, la déception se lisait sur son visage », explique Sybille Walpert. « Au vu de l’engagement démontré durant son stage, nous avions très envie de le garder. Nous avons donc cherché une autre solution et l’avons trouvée avec l’année de préparation professionnelle qui est également ouverte aux requérants d’asile. »

Depuis le mois d’août, les deux immigrés se préparent donc avec d’autres jeunes Suisses en vue de démarrer leur formation professionnelle. Les deux groupes profitent de cette collaboration multiculturelle. Les Suisses aident par exemple leurs collègues à rédiger les rapports hebdomadaires, tandis qu’Abdulsalam Mohamed et Aziz Ullah Eqbali stimulent le groupe entier avec leur soif d’apprendre et leur motivation contagieuses.

« Pour nous, il est maintenant essentiel que ces deux jeunes hommes réussissent leur préapprentissage et qu’ils puissent démarrer l’année prochaine l’apprentissage qui leur convient », affirme Sybille Walpert. Pour l’instant, cela se présente bien, puisque tous les deux brillent avec d’excellentes notes, également dans les domaines scolaires. Les formateurs ont d’ailleurs déjà eu l’occasion de sourire à ce sujet : Aziz Ullah Eqbali était très triste en recevant sa première note. En essayant de le consoler en lui expliquant qu’il n’était pas grave d’avoir parfois une mauvaise note, on a pu constater qu’il avait obtenu un 5,5. Donc un demi-point au-dessous de la note maximale en Suisse. Mais pour le jeune homme ambitieux de 21 ans, seule une note de 6 était vraiment bonne.